Il aime le confort, l'éternité devant soi, les grandes gares, les forets, les fleurs, les longs repas avec des amis qui ne sont pas atteints du mal de notoriété. Le meilleur moment de la journée est pour lui le matin. « Mon paysage idéal (pour travailler ou dessiner) est une chambre à Paris, plutôt vaste, plutôt encombrée, mais en ordre, et ouverte sur des arbres. Je n'aime pas me coucher tard ou alors pas du tout... ».

Il aime les ocres, les jaunes, les terres de Sienne, les rouges. Il aime les toucans, les zèbres, les chats, il serait très heureux de vivre avec des oiseaux, de magnifiques lézards, mais non loin d'un bureau de Poste, d'un fleuriste, de quelques magasins essentiels.

Il aime les beaux tissus, et les spécialités pharmaceutiques rares. Il n'a ni chapeau, ni stylo, ni agenda, ni briquet, ni parapluie. Un bout de crayon et quelques feuilles blanches dans les poches. Le soir, toutes les notes et renseignements ainsi que les rendez-vous et adresses sont soigneusement recopiées.

« J'ai connu Alain, hélas pas assez, et j'enviais ses élèves, tels que Jean Prévost mais c'est moi qui, il y a bien longtemps ai conseillé à Gaston Gallimard de lui demander chaque mois un propos pour la NRF  ».

« J'ai à la fois de l'ordre et de la fantaisie et je crois que c'est par cet alliage, si l'on peut dire, que mes amis m'ont toujours reconnu. Je suis aussi farouchement indépendant et je crois n'avoir jamais rien sollicité. Pendant la guerre j'ai beaucoup admiré dans le Midi un illustre inconnu qui n'allait jamais chercher (c'est-à-dire faire la queue, signer, attendre, etc.) ses cartes d'alimentation. Interrogé, il répondait : aucune servilité ».

« Ce qui me déplait chez les êtres, c'est le manque d'humilité ». 

« Je n'ai jamais de projets, je n'ai que des désirs,, des élans, une passion pour la vie. Souvent quand nous travaillions ou fumions ensemble, dans quelque chambre d'hôtel, Léon-Paul Fargue et moi, il me disait avec une gravité émouvante : tu entends la vie qui passe, en bas,… elle ne nous attendra pas,... Nous avons tort de rester enfermés ». 

« Bien des choses me font souffrir : je trouve que les êtres perdent actuellement le sentiment du beau et que le goût est de plus en plus rare. Je souffre de voir devenir de simples produits pour ventes organisées les romans, les chansons, les pièces de théâtre, les tableaux ».

« Je crois que l'art est la seule réalité et je ne voudrais être que ce que je suis, intensément. Un définition de la vie idéale : rester jeune et mourir jeune »